Dans un communiqué rendu public jeudi, en fin d'après midi, la CEDEAO a acté le coup d'Etat au Niger.
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) a-t-elle abandonné Mohamed Bazoum en plein vol ? Répondant au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui lui reprochait mercredi d'avoir permis à des membres du gouvernement déchu d’1avoir pris part au Sommet des chefs d'Etat tenu dimanche à Abuja, l'Institution régionale a apporté des éclairages à travers un communiqué de sa Commission.
L'organisation communautaire explique que « jusqu'à sa 64e session ordinaire tenue le 10 décembre à Abuja, la Conférence des chefs d'Etat voyait dans la situation survenue au Niger une tentative de coup d'État et considérait toujours Mohamed Bazoum comme le président de la République du Niger, chef de l'Etat.»
En raison de cette situation, la CEDEAO considérait que le Niamey n'était pas «suspendu de ses organes de décision» et «les membres du gouvernement» renversé « étaient habiletés à représenter le Niger aux événements statutaires.»
Poursuivant, le communiqué renseigne que le sommet du 10 décembre « avait reconnu que le gouvernement » de Bazoum « avait été renversé par un coup d'Etat militaire». Ce qui entraine selon l'organe exécutif de la CEDEAO la suspension du Niger de toutes les instances de décision de l'Institution régionale.
Bazoum dans les oubliettes
Cette décision qui est intervenue quatre jours après le sommet d'Abuja est considérée dans une bonne partie de l'opinion ouest-africaine comme un lâchage de l'ancien président du Niger par ses pairs. On se rappelle le ton ferme employé par ces derniers aux premières heures du coup d'Etat du 26 juillet mené par le général Abdourahamane Tiani et quelques officiers de l’armée.
Dans leur logique de le rétablir dans ses fonctions, les dirigeants ouest-africains avaient menacé d'employer la force. La force en attente de la CEDEAO avait été réactivée. Les chefs d'Etat major des pays favorable à cette option ont commencé leur déploiement à Sokoto, au Nigeria qui devait servir de Quartier général à l'ECOMIN. Mais ce déploiement a été suspendu jusqu'à nouvel ordre pour laisser place à une sortie de crise négociée.
Mieux, à l'issue de leur conclave de dimanche, les chefs d'Etat ont même ouvert la voie à l'assouplissement des sanctions contre Niamey à condition que les autorités nigériennes acceptent une transition de courte durée et de libérer Bazoum. A cet effet, un comité composé de trois pays, la Sierra Leone, le Togo et le Bénin doivent prendre langue avec les autorités nigériennes dans les prochains jours.
I-Sahel
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