Au mois de septembre dernier, les dirigeant du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont signé la charte du Liptako-Gourma instituant la création de l'Alliance des États du Sahel. Il s'agit pour autorités actuelles de ces trois pays sous régime militaire de cheminer ensemble pour une meilleure efficacité dans la lutte contre le terrorisme dans cette zone qui constitue l'épicentre de l'insurrection jihadistes au Sahel. La naissance de ce nouveau bloc ne laisse pas de marbre les autres pays de la région ouest-africaine.
Dans son discours prononcé dimanche 10 décembre, à l'occasion de l'ouverture du 64e sommet de la Communauté des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), le président nigérian Bola Ahmad Tinubu a qualifié l'AES « d'alliance fantôme destinée à détourner l'attention de notre quête commune de démocratie et de bonne gouvernance».
Si le chef de l'État du nigérian a eu une telle réaction, c'est sans doute parce que ces derniers jours, les États membres de l'AES ont multiplié les actes allant dans le sens de rompre les amarres avec la CEDEAO.
En conclave à Bamako début décembre, les ministres des Affaires étrangères de ce nouveau bloc qui a signé l'arrêt de mort d'un autre, le G5 SAhel, ont préconisé la création d'une Union économique et monétaire alors qu'ils utilisent jusque-là le franc CFA.
Plusieurs observateurs ont analysé cette proposition comme une defiance à l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) dans laquelle évoluent au huit pays de la CEDEAO. D'ailleurs, à l'issue de la rencontre de Bamako, il a été aussi proposé d'aller vers une Confédération entre les trois pays avant la Fédération. Mais le chef de l'exécutif nigérian dont le pays n'est pas membre de l'UEMOA invité ses paires ouest-africains à refuser « refuser d'être détournés de la poursuite des rêves collectifs d'intégration de la CEDEAO tels qu'ils sont définis dans nos cadres institutionnels et juridique ».
Infos du Sahel
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