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Au Sénégal, le dialogue à tout prix pour dépasser la crise



Au Sénégal, les nuages de l'incertitude continuent de s'amonceler alors que la date de la présidentielle, initialement prévue pour le 25 février, reste en suspens. Malgré le report adopté par l'Assemblée nationale, l'opposition politique et une part significative de la société civile persistent à exiger le maintien du scrutin à la date prévue. En réponse, le gouvernement prône le dialogue, une voie promue par le président Macky Sall depuis le 3 février.


Dans un entretien avec l'agence de presse américaine AP, le président Sall a averti les politiciens récalcitrants des conséquences d'un refus de répondre à son appel, évoquant la présence de «forces organisées». Cependant, jusqu'à présent, le dialogue semble buter sur les oppositions irréconciliables des deux camps.


Dans ce climat tendu, des spéculations se propagent sur un possible projet de loi visant à amnistier les faits liés aux événements tumultueux survenus depuis mars 2021, ouvrant la possibilité d'une libération de l'opposant emprisonné, Ousmane Sonko. Son silence apparent nourrit les rumeurs les plus fantaisistes quant à d'éventuelles négociations secrètes avec le pouvoir en place, gagnant progressivement des partisans favorables au dialogue.


La voix des anciens présidents Abdoulaye Wade et Abdou Diouf s'est jointe à l'appel au dialogue, tout comme celle des leaders religieux, mais la mayonnaise a du mal à prendre. Les appels à respecter le calendrier électoral se multiplient, tant au niveau national qu'international, avec des pressions diplomatiques, notamment des États-Unis, exhortant à l'observation des échéances électorales.


Cependant, le principal obstacle demeure la position d'Ousmane Sonko, dont l'engagement en faveur du dialogue reste incertain, selon ses proches. Pendant ce temps, l'attention se concentre sur le Conseil constitutionnel, chargé de déterminer la conformité du report de l'élection présidentielle avec la loi en vigueur. Dans une lettre aux allures de mise au point, l'ancien chef de l’Etat Abdou Diouf dit se fier à la décision des sages. 


I-Sahel

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