Le chef de l'État nigérien, le général Abdourahamane Tiani n'y est pas allé de main morte. Dans une série de remarques cinglantes, il a vertement critiqué certains dirigeants ouest-africains, les accusant de vouloir utiliser le Niger et l'Alliance des États du Sahel (AES) pour servir leurs propres intérêts politiques nationaux.
Le président Tiani a directement visé des figures influentes telles que le président nigérian Bola Tinubu, le président béninois Patrice Talon, le président ivoirien Alassane Ouattara et le président sénégalais Macky Sall. Selon lui, ces dirigeants auraient tenté d'instrumentaliser la situation au Niger pour promouvoir leurs agendas politiques personnels.
L'une des critiques les plus acerbes du général Tiani est dirigée contre le président Bola Tinubu, qu'il accuse de mépriser l'Alliance des États du Sahel et de sous-estimer la souveraineté du Niger. Tiani a souligné que personne n'utiliserait le Niger ou l'Alliance des États du Sahel (AES) à des fins personnelles, rejetant ainsi toute tentative d'ingérence extérieure.
En ce qui concerne le président béninois Patrice Talon, le général Tiani a clairement indiqué que la fermeture de la frontière bénino-nigérienne sur injonction extérieure ne serait pas tolérée. Il a rappelé à Talon que la décision de servir le peuple béninois devrait primer sur toute aspiration personnelle.
De plus, le président nigérien a sévèrement critiqué Alassane Ouattara, suggérant que ce dernier chercherait à prolonger son mandat en montrant sa loyauté envers des forces extérieures plutôt qu'en respectant la volonté démocratique de son peuple.
Enfin, le général Tiani n'a pas ménagé Macky Sall, rappelant l'histoire récente où le président sénégalais a tenté de briguer un troisième mandat, avant de reculer sous la pression de l'opinion publique. Il a accusé Sall d'avoir manipulé le calendrier électoral à des fins politiques, évoquant le report unilatéral de la Présidentielle qui devait se tenir le 25 février au 15 décembre avec la complicité de l'Assemblée nationale.
Ces critiques interviennent dans un contexte tendu où le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont récemment décidé de quitter la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), en grande partie en réponse à l'intervention armée contre le Niger après le renversement du régime de Mohamed Bazoum.
I-Sahel
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