L’ancien opposant a accepté de travailler avec le président de la transition.
Nommé premier ministre du premier gouvernement de la transition sous la 5e République, Succès Masra a accordé son premier entretien à l’office national des Médias audiovisuels Tchad (Onama). Occasion pour l’ancien opposant, chef du Parti Les Transformateurs d’affirmer que sa priorité, c’est d’être au service des Tchadiens. Le successeur de Saleh Kebzabo d’insister sur l’importance que revêt l’Education dans son action.
M. Masra déclare que la réduction du nombre de ministères (le département de la Réconciliation nationale a été supprimé) s’explique par le besoin d’affecter des fonds à l’Education. « Cette diminution fait des économies qui seront affectées au secteur éducatif », argumente le premier ministre tchadien qui accorde aussi une importance à l’amélioration des conditions de vie de ses compatriotes. Pour lui, la première définition de la paix pour le citoyen Tchadien, c’est de manger à sa faim, de se soigner lorsqu’il est malade et d’avoir de l’eau potable pour étancher sa soif. « Tout le gouvernement sera mobilisé autour de cela », a-t-il assuré, précisant cependant que les gouvernés auront aussi leur mot à dire pour des solutions consensuelles.
Le nouveau premier ministre du Tchad de rappeler dans ce même sillage qu’il incombe aux autorités de « trouver une solution structurelle au problème de l’électricité. Car « sans électricité, on ne peut rien faire de durable et de sérieux », a-t-il rappelé.
M. Masra était aussi attendu sur les raisons qui ont motivé sa collaboration avec Mahamat Idriss Deby alors qu’ils étaient des ennemis dans un passé récent. En octobre, l’ancien opposant avait appelé à des manifestations en signe de désapprobation de la prolongation de la transition au Tchad. Des heurts entre manifestants et forces anti-émeutes ont fait plusieurs dizaines de morts. Traqué par le régime, il a quitté le pays et était, jusqu’à ce qu’il rentre au pays après la signature d’un accord facilité par Kinshasa, sous le coup d’un mandat d’arrêt. L’ancien opposant fait savoir qu’il n’est pas obnubilé par des postes de responsabilité. « Les postes et titres m’importent peu », a-t-il déclaré, répondant du coup à la question de savoir s’il lorgne le fauteuil présidentiel. « Je suis candidat à servir les Tchadiens. C’est la seule chose qui m’obsède ! », a-t-il répondu, rappelant que « demain appartient à Dieu ».
I-Sahel
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