Les autorités nigériennes affirment avoir plus besoin d'investissements que de présence militaire étrangère.
Le Niger semble avoir pris son destin en main. Après le coup d’Etat du 26 juillet contre Mohamed Bazoum, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a dénoncé les accords militaires du Niger avec la France. Ainsi, les militaires français qui étaient sur le sol nigérien ont été poussés à la sortie. La cérémonie marquant la fin des opérations françaises au Niger s’est tenue vendredi 22 décembre sur la base aérienne 101 de Niamey. Mais ce n’était que le début puisque trois jours plus tôt, le CNSP a annoncé, en marge de la visite du ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, la révision de tous les accords de défense avec les pays disposant de bases sur le sol nigérien.
Dans un enregistrement vocal devenu viral, le premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine explique ce nouveau postulat. « Le Nigérien retrouve sa fierté, sa dignité, sa rage de vaincre », clame le chef du gouvernement qui affirme avoir tenu ces propos lors de sa rencontre en décembre avec la secrétaire d’Etat américaine adjointe chargée des Affaires africaines. Molly Phee était en déplacement au Niger pour discuter des conditions de la coopération militaire avec ce pays.
Des militaires américains sont présents au Niger où les Etats-Unis ont construit une base dans le nord, à Agadez.
«Nous aider ou partir»
Mais le premier ministre nigérien affirme lui avoir fait savoir que le Niger « préfère voir des investisseurs que des militaires américains ». « A cet égard j’ai rappelé que jusqu’à fin 2010, il n’y avait pas un seul militaire étranger sur notre territoire », a ajouté M. Zeine, soulignant dans la même veine qu’il n’avait pas non plus « un seul terroriste sur notre territoire».
« Je lui ai dit comment pouvez-vous nous empêcher d’établir une corrélation directe entre la présence de ces militaires et celle des terroristes », a rapporté l’ancien directeur pays de la Banque africaine de développement au Tchad. Pour lui, le Niger attend plus des Etats-Unis qu’ils s’investissent pour aider le Niger dans sa nouvelle orientation pour l’affirmation de sa souveraineté ou « partir ».
Dans le cadre de la diversification de ses partenaires, le Niger densifie sa coopération avec la Russie, l’Iran et la Turquie où le premier ministre est attendu cette semaine.
Comme le Mali et le Burkina, le Niger fait face à une insurrection jihadiste menée par des groupes affiliés à l'État islamique ou à Al-Qaïda.
I-Sahel
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