Apres dix de présence, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations pour la stabilisation au Mali (Minusma) est officiellement appelée à mettre fin à ses opérations.
Donnant suite à une requête du gouvernement de transition du Mali, le Conseil de sécurité des Nations Unies a mis fin au mandat de la Minusma. À l’unanimité, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2690 demandant à la mission onusienne de lancer les opérations menant à son retrait total du Mali, à compter du samedi 1er juillet. Lesdites opérations doivent prendre fin au 31 décembre 2023.
Dans cette perspective, le Secrétaire général de l’Onu appelle « à la pleine coopération du Gouvernement de transition pour un retrait ordonné et en toute sécurité du personnel et des biens de la Mission dans les mois à venir ». Il rappelle aussi « l’engagement du Mali à respecter l’Accord sur le statut jusqu’au départ du dernier élément de la Mission ».
Le Mali ne veut plus de la Minusma
Début juin, les autorités maliennes ont demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies l’arrêt des opérations sans délai de la Minusma. Bamako estime que la Minusma n’a pas été capable en dix ans de présence sur le sol malien de contribuer efficacement à ramener la paix au Mali. Le pays lutte difficilement contre une insurrection jihadiste depuis 2012.
Le ministre malien des Affaires étrangères a aussi expliqué cette résolution de son pays par la montée en puissance de l’armée qui, selon lui, est en mesure d’assurer la sécurité sur une bonne partie du territoire.
Le retrait de la mission onusienne intervient après celui de l’Opération Barkhane en août 2022. Poussées vers la sortie à la faveur du renforcement de la coopération entre Bamako et Moscou, les forces françaises sont redéployées au Niger et au Tchad avec une nouvelle doctrine privilégiant l’accompagnement des pays sahéliens qui le désirent dans la sécurisation de leurs territoires.
Pour quelle suite ?
Plusieurs observateurs, craignent une fragilisation de la situation sécuritaire au Mali suite au départ de la Minusma combiné à celui de Barkhane. Pour eux, cette nouvelle donne risque de donner plus de marges de manœuvre aux groupes jihadistes même si Bamako compte sur ses « instructeurs russes » considéré par les chancelleries occidentales comme des mercenaires du groupe Wagner, pour relever le défi sécuritaire.
Depuis plusieurs mois, l'État islamique au Sahel (EI) s’est fortifié dans la région des trois frontières, à partir de ses bastions de Ménaka, dans le nord malien. L’EIS qui bénéficierait d’un appui considérable des décideurs depuis la zone syro-irakienne qui s’appuierait sur un vétéran du jihad nigérian, Aboubakar Mainock, récemment désigné terroriste international par le Département d’État américain, multiplie les victoires contre le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique. Cette guerre fratricide, avec son lot de victimes civiles, risque de se poursuivre en l’absence d’une intervention musclée de l’armée malienne dont le vecteur aérien a été pourtant renforcé grâce à la coopération russe. Il est aussi à craindre une multiplication des exactions contre les populations civiles qui est souvent facteur d'aggravation des conflits dans le Sahel.
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