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Offensive wagnerienne en Russie : le dilemme des pays africains pro-russes

Samedi 24 juin, le chef de la milice Wagner Evgueni Prigojine a failli renverser Vladimir Poutine. L'ancien cuisinier du patron du Kremlin accuse les ministres de la Défense de ce dernier et le chef d'Etat major des armées d'avoir fait bombarder une position de ses hommes. Après avoir pris le Quartier général de l'armée à Rostov, dans le sud de la Russie, les mercenaires de Wagner ont enclenché la marche sur Moscou. Le président de la Biélorussie, un des alliés de Poutine dans la région a obtenu du chef de Wagner qu'il renonce à son projet de déposer l'homme fort du Kremlin. Ainsi, Prigojine avait quelques heures plus tôt à Rostov, en tenue militaire, a ordonné a ses hommes de retourner dans leurs camps.


Cette crise était suivie avec beaucoup d'intérêt par l'occident qui soutient son allié ukrainien engagé dans une guerre avec la Russie depuis février 2022. En Afrique, l'intérêt n'était pas moindre. Depuis quelques années, des Etats africains ont pris l'option de faire recours aux mercenaires de Wagner pour soit lutter contre des groupes rebelles ou jihadistes. C'est le cas en Centrafrique et au Mali.


Nombreux sont ceux qui ont interrogé les positions de ces pays dans la guerre fratricide entre le Kremlin et son bras armé en Afrique, Wagner. La question était surtout de savoir qui entre Poutine et Prigojine les dirigeants de ces pays africains soutiendraient-ils? Pour le moment, Bamako et Bangui n'ont pas réagi, préférant sans doute suivre l'évolution de la crise. Une attitude prudente qui en dit beaucoup sur le malaise perceptible dans ces deux capitales africaines qui assument leur proximité avec l'allié russe au détriment de la traditionnelle partenaire française.


Au Mali, les autorités de la transition, arrivées au pouvoir après un coup d'Etat en août 2020 suivi d'un autre en mai 2021, se sont rapprochées de Moscou et ont, dans la foulée fait appel aux mercenaires de Wagner pour plus d'efficacité dans la lutte contre les groupes jihadistes. En même temps, Bamako a reçu des équipements militaires, notamment des moyens aériens dans le cadre d'une coopération renforcée avec la Russie. Signe de la bonne santé de cette relation avec les officiels russes, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a séjourné en février dernier à Bamako ou il a été élevé au rang du commandeur de l'ordre national du Mali à titre étranger. Ce qui semble indiquer que les autorités maliennes sont dans un dilemme cornélien car ils comptent aussi bien sur Poutine que son ancien cuisinier, Prigojine dans leur nouvelle doctrine anti-terroriste quand bien même les bavures et exactions contre les civils se sont multipliees. C'est d'autant plus évident que Bamako vient de demander le retrait sans délai de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Pour beaucoup d'observateurs, un choix comme un autre ne serait pas conséquence.


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