Sahel : Iyad Ag Ghali sort de son silence après la reconquête de Kidal par l'armée malienne

C'est la première sortie du chef jihadiste suite à la reprise de son bastion de Kidal par l'armée malienne.

Tout de blanc vêtu, le chef du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), groupe jihadiste qui fait office de filiale d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) au Sahel, a fait une nouvelle apparition. À travers une vidéo de près de 23 minutes diffusée mardi 12 décembre par « Az Zallaqa », le média de propagande de l’alliance jihadiste créée en 2017, Iyad Ag Ghali aborde plusieurs thèmes.

Selon Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes, l'émir du GSIM « a dénoncé les massacres » des forces armées maliennes et de leurs supplétifs du groupe Wagner. Les FAMA et les « instructeurs russes», selon Bamako, arrivés au Mali à la faveur du départ de Barkhane, sont souvent pointés du doigt pour des exactions commises contre les populations civiles soupçonnées d’accointance avec les insurgés islamistes.

Dans son message, Iyad Ag Ghali n'épargne pas le président de la transition burkinabè qu’il met dans la même enseigne que les autorités maliennes en ce qui concerne la répression des civils. Pour le chef jihadiste, c’est d’autant plus regrettable que ces actions interviennent dans une « période où les populations se trouvent entre l’enclume des extrémistes » de l'État islamique et « le marteau de l’armée de l’apostasie et des mercenaires de Wagner ».

Devant son ordinateur assorti à sa tenue, l'émir du JNIM (acronyme arabe du GSIM) a tenu à rappeler aux gouvernements sahéliens que leur coopération avec Moscou ne leur permettra pas de gagner la guerre contre les groupes jihadistes. « La Russie perdra cette guerre comme l'alliance avec la France mécréante a mené à l'élargissement du jihad », a-t-il soutenu, faisant allusion à l’expansion de l’insurrection vers les pays du Golfe de Guinée.

Le message d’Iyad Ag Ghali intervient dans un contexte de reconquête de territoires jusque-là contrôlés par des groupes rebelles dans le nord du Mali. En effet, l'armée malienne a repris Kidal, connu pour être le bastion du chef jihadiste touareg. À ce sujet, il a laissé entendre que le combat ne fait que commencer, insistant sur le fait que les hostilités n’ont pas pour finalité de réduire les inégalités entre les « habitants du nord et du sud », encore moins pour l'« autonomie », comme le réclament les mouvements indépendantistes, vaincus pour le moment par Bamako. « C’est pour l'élévation de la parole d’Allah », rappelle Iyad Ag Ghali dont le message semble avoir été enregistré vers la neuvième semaine après le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien. 

I-Sahel

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